La première Assemblée générale de l’association La Voix des Survivant(e)s (LVDS) s’est déroulée lundi 22 avril à Mersch, en présence d’une trentaine de membres et sympathisants parmi lesquels l’Ombudsman fir Kanner a Jugendlicher, Charel Schmit, et la future présidente du Conseil national des femmes du Luxembourg, Claudine Speltz.
A cette occasion, la présidente de LVDS, Ana Pinto, a annoncé que grâce à la générosité de ses donateurs, l’association est en mesure de mettre sur pied un Fonds d’aide – Kit Nouveau Départ qui offrira une aide d’urgence aux victimes de violence domestique. Les demandes doivent être adressées à lvds.lux@gmail.com. Elles seront étudiées au cas par cas afin de faciliter les premières démarches des victimes, dans la mesure des moyens de l’association.
Un combat sur plusieurs fronts
Ana Pinto a rappelé que l’association a vu le jour grâce à quatre membres fondateurs et survivant.e.s de violence sexuelle et/ou domestique : Christian Faber, Patz Tholl, Liv Jeitz-Wampach et elle-même. Les statuts ont été déposés le 18 mai 2022 et la première réunion officielle a eu lieu le 8 août 2022.
L’association réunit actuellement plus de soixante membres et autant de donateurs institutionnels ou privés. Elle se mobilise pour : briser les tabous autour des violences sexuelles, sexistes, physiques et psychiques ; tendre une main aux victimes isolées et les orienter vers des structures professionnelles ; donner une voix à celles et ceux qui n’en ont pas en intervenant dans le processus législatif et les organes de décision ; participer à des actions de prévention.
L’activité pour mener à bien cette mission a été intense, comme le montre l’agenda de l’association.
Pour contribuer à briser les tabous, LVDS a participé à plusieurs tables rondes mais aussi aux Marches dans le cadre des Orange Week 2022 et 2023.
En novembre 2023, elle a organisé un Relai Orange de 65 kilomètres et huit étapes entre Esch-sur-Alzette et Ettelbrück pour rendre visible dans l’espace public la thématique des violences sexuelles, sexistes, physiques et psychiques.
La campagne de vidéo-témoignages I’M POSSIBLE, diffusée en novembre et décembre 2023 sur le site et les réseaux sociaux de l’association, a donné la parole à des survivant.e.s, dont deux hommes. Les huit témoignages ont atteint une couverture cumulée de 163.000 vues.
Cela s’est traduit par la prise de contact d’énormément de victimes de violence qui souhaitaient un conseil d’orientation ou une aide. Plusieurs bénévoles sont également arrivées en renfort.
L’association est intervenue à de nombreuses journées de prévention de la violence : au Lycée classique de Diekirch, au Lycée Michel Lucius, au Lycée Ste Anne et au Lycée Technique d’Ettelbruck, au Fieldgen à Luxembourg, au LTPES à Mersch, au Lycée de Clervaux, au Lycée Nic Biever de Dudelange et à l’Université du Luxembourg.
La mobilisation a également investi le champ politique pour porter aux décideurs la voix de ceux et celles qui n’en ont pas.
Une lettre a été adressée au formateur du nouveau gouvernement.
Suite à un appel à témoignages sur les services de la police, du SCAS et du Treffpunkt, des rendez-vous ont été pris avec les nouveaux responsables des ministères des Affaires intérieures, de la Justice, de la Santé, de l’Égalité des genres et de la diversité. Une demande de rendez-vous a été demandée au ministre de l’Education.
L’association a formulé des propositions de réformes pour améliorer la prise en charge des victimes et a travaillé sur une proposition de loi organique de protection intégrale contre la violence de genre, les violences domestiques et les incidences sur les enfants.
De nouveaux projets
L’association entend poursuivre dans sa dynamique en développant en particulier les actions de prévention et le volet du soutien aux victimes. Outre le Fonds d’aide – Kit Nouveau Départ, il est prévu de mettre sur pied des groupes de parole entre survivant.e.s.
Une exposition itinérante autour du Relai Orange sera organisée en automne 2024, accompagnée de rencontres et séances de prévention dans les lycées.
