L’association La Voix des Survivant(e)s était présente, mercredi 10 septembre 2025, aux côtés de Maria S. au Tribunal de Luxembourg où elle a été entendue en visioconférence par un juge slovène. C’est la première fois que cette affaire, liée à des faits de violences sexuelles, physiques et psychiques, est traitée publiquement alors que la victime se bat depuis cinq ans devant les tribunaux luxembourgeois.
L’association La Voix des Survivant(e)s soutient Maria S. car nous estimons qu’à travers son combat, l’enjeu est la lutte contre l’impunité des violences sexuelles, physiques et psychiques mais aussi la lutte contre la victimisation secondaire des victimes. En effet, nous observons trop souvent que le manque de soutien des institutions concernées et/ou la longueur excessive des procédures judiciaires, les ruinent psychiquement et financièrement, voire les exposent à des condamnations.
Ainsi, Maria S. a alerté son employeur en 2019 puis porté plainte en 2020, pour des faits de violences physiques, psychiques et sexuelles, contre son supérieur hiérarchique à l’époque des faits, l’ancien juge slovène du Tribunal de l’Union Européenne, Miro Prek. Cette plainte est toujours en phase d’instruction au Luxembourg.
Monsieur Prek, qui avait déposé plainte pour diffamation devant le tribunal luxembourgeois en 2019, a déposé une nouvelle plainte pour diffamation contre Maria S. en avril 2023, cette fois en Slovénie.
Alors que les faits de violence sont toujours en cours d’instruction au Luxembourg, Maria S. est ainsi poursuivie dans deux juridictions en Europe – le Luxembourg et la Slovénie – pour des plaintes en diffamation liées à sa dénonciation de violences sexuelles, physiques et psychiques qui se sont déroulées au Luxembourg à partir de 2015. Nous estimons que cela contrevient aux droits fondamentaux de la victime.
Notre association avait diffusé le 22 mai 2024 une lettre ouverte au Président de la Cour de Justice de l’Union européenne, employeur de Maria S. au moment des faits, pour déplorer le manque de soutien à la victime de la part d’une institution européenne qui a ratifié la Convention d’Istanbul .
Le cas de Maria S. nous semble emblématique d’une culture de l’impunité à l’égard des violences dont sont en particulier victimes les femmes. 99% des agressions restent impunies !
Mettre fin à cette impunité implique le respect de la dignité des victimes, le soutien à la libération de la parole et le fonctionnement d’une justice qui ne se retourne pas contre les victimes qui tentent de faire valoir leurs droits fondamentaux.
La Voix des Survivant(e)s asbl